Jeanne Tavernier ► Smoke on the water

- Non mais Charles sérieusement? T'as vraiment fait affaires avec ces merdes là? Tu crois vraiment qu'on peut se permettre ça? T'as genre, j'sais pas moi, genre 3 hectares pour fumer des joints et boire de la bière, et toi tu fais le malin à traîner avec des idiots qui savent pas compter jusque trois. Tu veux jouer avec des flingues? je t'en prie, y'a un fusil dans la remise, fais l'homme et va chasser un truc. Tu veux jouer les cow-boy? ça tombe bien, ici on est des cow-boy.

Jeanne avait parlé dans un Français incompréhensible. L'homme de cuir qui se tenait devant eux n'avait pas tout compris, mais l'adolescent baissa la tête et fit mine d'être vexé avant de monter à l'étage en marmonnant.

- J't'ai entendu là, et c'est pas là peine de les dire en Anglais pour que Monsieur prenne pitié de toi.

Sur ces mots, le gamin loupa une marche, et dégringola les escaliers. Dans un bruit sourd, tout le monde se tourna vers lui. Il avait une tête d'imbécile, et devint tout rouge quand il vit l'homme esquisser un sourire. Aussitôt, Jeanne se précipita vers le petit Charles, qui était pourtant plus grand que lui. Elle l'aida à se relever. Son air autoritaire s'en allait, pour laisser place à un regards maternel. Charles repris sa course vers sa chambre, et laissa les deux adultes entre eux.

-Désolé... Il a l'air grand et fort, mais au fond c'est juste un gamin qui s'emmerde. Merci de l'avoir ramené ici, je t'offre un verre.

La jeune fille proposa à l'homme du vin ou de la bière, tout deux issue de l'entreprise familiale. Ils entamèrent une conversation, et Jeanne laissa de côté ses à priori sur les Sons of Anarchy. Entre deux verres, la jeune fille décida d'expliquer sa situation.

- Mes parents sont des hippies, ils sont partie faire le tour du monde il parait. On doit avoir ce terrain depuis trois ou quatre générations, mais ça a jamais vraiment marché. On est autonome, mais il se passe rien, du coup, mon frère va en ville pour s'occuper. Il a rencontré ces connards de Street j'sais pas quoi et maintenant, j'ai ça à gérer en plus.

Abel Teller semblait intéressé par autre chose que des chevaux ou un gamin en crise. Il avait senti une odeur familière qui titillait ses narines depuis maintenant 20 minutes. En réalité, il était là pour ça.

- C'est pas la peine de chercher dans tous les coins. J'te vois balayer la pièce du regard, mais si tu veux savoir, elle pousse pas dans cet hectare-ci.


- Bien... Si vous êtes pas genre des violeurs ou je sais pas quoi, ça me va. Mais c'est donnant-donnant. Je passerai en ville plus tard.

Ils trinquèrent, et les affaires commencèrent.